75 – en prenant par une rue sans qualités…

A travers une série de lieux ou des situations rencontrés dans l’espace d’une seule petite rue parisienne, le pari a été de proposer une manière de voir la ville, ce qu’elle contient, ce qu’elle cache, ce qu’elle digère et ce qui reste.

sommaire:

La benne

Le grenier et le puits

Le refuge

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Le bagne et la bibliothèque

Le balcon sur le toit 

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La dernière démolition

“Rien ne laissait présager que le grenier au-dessus du préau, derrière la grande porte à la peinture noire écaillée, était aussi caverneux. Monsieur Er. brûlait de me montrer quelque chose là-haut : le beau travail, disait-il, et fait dans des conditions… Puis il a disparu par une porte dans le fond du préau. Je ne savais pas quoi faire. Le suivre, mais pour aller où ? Et pour voir quoi ? Sa précipitation me consternait, mais peu à peu j’ai appris à saisir au vol les petites bribes qu’il lâchait, à m’accrocher dessus. Allez-y, m’encourage Madame Er. Vous allez voir. Mais attention en montant. Et alors je l’ai suivi, me cramponnant à la grande échelle en bois qu’il escaladait devant moi dans ses charentaises avec une rapidité aussi impressionnante qu’alarmante, sans l’ombre d’une idée de ce que j’allais découvrir là-haut, et sidérée du coup devant l’entassement de cartons et de piles de revues qui m’attendait, plongé dans une pénombre poussiéreuse, comme un champ aérien de stèles figées dans un équilibre provisoire.”